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nemens que les autres écrivains nous ont indiqués ; de là des rectifications et des complémens de la plus haute importance. D’ailleurs, la Société de l’Histoire de France ne se propose pas seulement de plaire aux gens du monde ; elle a pour but principal de travailler pour les travailleurs et de venir en aide à ceux qui veulent des matériaux de construction.

Aux huit livres de l’Istoire de li Normant, l’éditeur a joint deux livres de la Chronique de Robert Viscart, que renfermait le même manuscrit et que plusieurs motifs énumérés dans les huitième et neuvième paragraphes des prolégomènes lui ont fait également regarder comme l’ouvrage d’Amat. J’avoue que je ne partage pas sur ce point la conviction de M. Champollion : l’auteur du texte latin de cette chronique, publié par Muratori sous le titre d’Historia Sicula, ne me semble pas encore évidemment retrouvé ; mais il est heureux que notre éditeur, même sur des raisons assez légères, ne soit cru parfaitement en droit d’en faire honneur au moine Amat, cette persuasion ayant dû surtout l’encourager à en ajouter la traduction ancienne à celle de l’Istoire de li Normant. C’est un morceau fort intéressant pour les fastes du Bas-Empire et de la Sicile ; seulement, le texte original en étant déjà connu, il faut avouer que la publication des huit livres d’Amat traduits est aujourd’hui pour nous d’un tout autre avantage.

Ce n’est pas tout : à la suite de la Chronique de Robert Viscart, l’éditeur a placé un précieux appendice renfermant : 1o un Glossaire des mots inusités, beaucoup trop court, par malheur, comme je l’ai déjà dit ; 2o un extrait inédit d’un manuscrit latin de la Bibliothèque royale, relatif à Robert Guiscart ; 3o et 4o deux chartes inédites, l’une donnant le nom d’un grand nombre de chevaliers normands du 11e siècle, l’autre établissant l’existence et l’ordre de filiation de Julitta, sœur du roi Roger  Ier. Ces deux mo-