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toire et littéraire, mais dans lesquelles on a reproduit avec un soin religieux tous les mouvements et toutes les formes du langage.

Comment en seroit-il autrement, surtout dans cette nouvelle qui a été l’objet de tant d’investigations et de tant de sollicitudes ? Il n’y a pas un mot du Dictionnaire de l’Académie-Françoise, et de ces mots pas une acception, et de ces acceptions pas une application usuelle, qui n’aient été scrupuleusement discutés à diverses reprises dans les séances de ce corps illustre où tous les arts de la parole ont des représentants. Repris en sous-œuvre, et pour ainsi dire reconstruit durant le secrétariat de M. Auger, assisté d’une commission choisie parmi les hommes les plus versés en lexicologie et en grammaire, le Dictionnaire a été terminé sous le secrétariat de M. Villemain, par les soins de M. Droz, et personne ne pourra contester l’autorité de ces deux écrivains dans toutes les questions qui touchent au langage. Dans celles qui appartiennent à la technologie, et je persiste à dire que l’Académie auroit pu s’y montrer plus sobre encore, sans crainte de tomber dans le défaut d’une timidité mesquine, elle s’est constamment éclairée des lumières des autres classes de l’Institut, en les consultant chacune suivant sa spécialité, de sorte que la définition scientifique a presque toujours été rédigée pour elle par le savant lui-même qui avoit fait le mot, ou qui en avoit irrévocablement fixé l’emploi. À le considérer ainsi, on conviendra que le Dictionnaire de l’Académie-Françoise se distingue essentiellement de tous les Lexiques ordinaires, et qu’il s’élève du rang vulgaire des recueils de vocables nationaux à celui où de justes respects ont placé les codes et les législations. Ce n’est plus seulement un ouvrage à consulter pour les étrangers et les étudiants ; c’est un livre de famille, indispensable à quiconque veut