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DU
DICTIONNAIRE
DE L’ACADÉMIE-FRANÇOISE.
SIXIÈME ÉDITION.
[PAR M. CH. NODIER.]


Il résulte de mon article précédent que l’Académie-Françoise a suivi, à très peu de chose près, dans cette sixième édition de son Dictionnaire, le plan qui lui avoit été tracé dès la première ; et je n’ai pas hésité à dire que, non seulement elle avoit très bien fait en ce point, mais qu’elle seroit plus louable encore si elle étoit restée fidèle à ce système dans les occasions, heureusement très rares, où elle s’en est écartée. Je suis en effet convaincu que des deux innovations auxquelles l’Académie-Françoise a obtempéré, d’ailleurs avec une prudente économie, celle de l’orthographe voltairienne et celle de la nomenclature moderne des sciences, il ne restera pas la moindre trace dans la langue usuelle et littéraire, quand la succession des temps amènera la septième édition du Dictionnaire, si elle l’amène jamais. Alors, la nomenclature souvent renouvelée se sera réfugiée dans les dictionnaires spéciaux ; alors, les loix étymologiques de l’orthographe, éclaircies par un bon savoir, seront devenues aussi intelligibles aux esprits justes qu’elles sont rationnelles ; ou bien la langue aura fini de finir. Elle sera morte.