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DE QUELQUES
LANGUES ARTIFICIELLES
QUI SE SONT INTRODUITES
DANS LA LANGUE VULGAIRE.
PAR M. CH. NODIER.


J’ai souvent parlé, et j’avoue de bonne foi qu’il n’y a pas de raison pour qu’on s’en souvienne, de nos dialectes rustiques ou patois ; de ces langues du pays, les congénères, et probablement les aînées de la langue nationale, qui ont comme elle leur génie et leurs lois, leur grammaire, leur poésie et leurs classiques. J’ai dit qu’ils avoient retenu plus ou moins de radicaux autochtones et de mots d’invasion, quelquefois avec une partie de la syntaxe des langues qui les ont fournis, et qu’ils composent sous ce rapport un véritable monument lexicologique, digne de tout l’intérêt des savants, qui ne le protégeront jamais avec trop de zèle contre le purisme dédaigneux des gens de collége.

Dans une autre occasion, si je ne me trompe, j’ai défini le macaronique une langue de composition latine, dont presque tous les éléments sont empruntés à la langue vulgaire, ou à la langue rustique, mais qui ne déroge nulle part à la syntaxe naturelle, à la construction transpositive, au système métrique des latins.