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sir 1635 ? Celles-ci sont seulement d’un étage plus élevé, et telles qu’elles pouvoient être honorées quelquefois de la présence d’un Cyrano, d’un Saint-Amand et d’un Faret. Cependant la Pomme de Pin étoit bien déchue alors de la splendeur dont elle avoit joui sous Régnier et même sous Rabelais ; et pour rappeler les chalands près du pont Notre-Dame, en face de l’église de la Magdeleine, elle attendoit la clientelle propice de Chapelle, qui devoit un jour y verser la lampe à l’huile de Boileau, pour lui mettre un verre à la main ; mais le Petit-Diable, son proche voisin, avoit profité de ses pertes, sans hériter de sa renommée.

En partant de là, il n’y avoit pas un long trajet pour aller faire une nouvelle station à la Grosse-Teste, un peu plus loin que le Palais.

Le goût de la bonne chère s’allioit fort bien alors avec celui des beaux-arts, et même avec les pratiques de la piété ; les friands déjeuners de Cormier s’ouvroient à l’issue de la messe de Saint-Eustache ; les spectateurs échauffés par la magnifique éloquence de Bellerose, aimoient à s’asseoir aux Trois Maillets en sortant de l’hôtel de Bourgogne, et y terminoient agréablement une journée agréablement commencée à Saint-Martin, à l’Aigle Royal, ou au Riche Laboureur, tout près des confrères Saint-Mathurin. Le petit peuple seul visitoit encore Clamar, naguère en réputation parmi les gourmands, mais décrédité depuis par un tavernier de mauvais ton.

Les plaideurs et la Bazoche du Chastelet fréquentoient le Grand Cornet ou la Table du valeureux Roland, masure presque monumentale que la tradition faisoit remonter jusqu’à cet illustre paladin, et qui comptoit avec orgueil parmi ses chartes fabuleuses le dernier écot des douze pairs de Charlemagne.

La crainte des recors entraînoit plus loin quelques mi-