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der le nom d’un établissement françois, et l’omnibus-restaurant du XVIe siècle fut simplement appelé triballe ou trimballe, du vieux verbe trimballer, traîner, rouler, conduire après soi, dont aucuns seroient peut-être en peine, sans ce renseignement opportun, de déterminer fort clairement la bonne et ancienne acception.

Et il ne faut pas croire que la clôture des tavernes de Rouen fût une de ces prohibitions étroites qui compromettent à peine quelques intérêts privés. Le corps des taverniers étoit une puissance, et sa clientelle était une population.

Il y avoit au bout du pont le Croissant, la Lune, l’Ange, les Degrés, les Flacons et l’Image Saint-François.

Il y avoit sur les quais l’Espée, le Baril d’or, le Trou du Gredil, le Penneret (ou pavillon), l’Éléphant, l’Agnus Dei, le Hable, le Cerf, le Gros Denier, le Moustier, l’Esturgeon, le Daulphin, le Chauderon, le Hola du Bœuf, la Chasse-Marée, le Grand Moulin et la Fontaine bouillante.

Il y avoit au port du salut le Salut d’or, la Pensée, la Teste sarrazine, la Verte Maison et les Pelottes.

Il y avoit au pied du mont Sainte-Catherine, ou aux environs, l’image Sainte-Catherine, le Petit Lion, la Salamandre et le Chaperon.

Il y avoit, près de la halle, la Teste-Dieu, la Croix-Verte, les Saulciers, l’Ours, le Coulomb (ou le Pigeon), la Coupe, la Fleur de Lys, la Barge, l’Escu de France, le Grand-Gredil, le Loup, la Hache, et la Hure.

Il y avoit sur Robec la Pelle, les Avirons, le Chaperon-Saint-Nicaise, le Coq, les Balances, la Petite-Taverne qui étoit particulièrement fréquentée par les jeunes gens de mauvaise conduite, l’Escu-de-Sable, l’Agnelet, le Pot-d’Estain, le Rosier, la Rose, le Moulinet, la Chèvre, les