d’un chapeau aux plumes multicolores, sous lequel son visage foncé, mais pur encore, fait penser à quelque combattante de la Fronde, je ne pourrais pas concevoir que la sévère matrone, gravée par Calamata, son amant, fût l’idole du Musset de Julie, de Pépa, de Juana, de Laurette. Mais, touchée par le récit que fait George Sand d’un matin de Nohant, où, souffrante, elle écoutait, l’âme détendue et ravie, monter jusqu’à son lit les trombes voluptueuses du clavier de Liszt ; assurée de sa maternelle générosité ; éblouie par son règne sur le cœur de Chopin dans un monastère délabré des îles Baléares, je ne lui fais grief que de certains de ses romans, à la fois alpestres et philosophiques. Pourquoi s’est-elle complu à dépeindre une invraisemblable sociologie qui s’ébat sur le bord des torrents, à l’ombre des rudes sapins et dans la froide odeur des cyclamens, où dissertent des Socrates et des Platons montagnards, conducteurs de troupeaux, bûcherons ou métayers ?
Entre les nombreuses opinions politiques que le lac Léman illustrait, j’avais choisi. Ayant reçu au cœur, un jour d’été, dans le clapotement des vagues du rivage de Prangins, le coup d’amour que donne le nom de Napoléon, mais comprenant que l’homme épais, farouche et mélancolique qui portait à