CHAPITRE IX
n soir de juillet, nous partîmes pour Constantinople ;
une halte devait nous retenir à
Vienne, une autre à Bucarest. Ma mère se
faisait accompagner de la sœur aînée de mon père,
d’un secrétaire ou, en ce temps, intendant, du
nom de M. Dejean, sorte de vigoureux notaire
limousin, au poil dru et gris, à la voix râpeuse,
dont les formes épaisses étaient confortablement
modelées par des vêtements usagés ; de notre
gouvernante allemande, d’une femme de chambre
et d’une quantité prodigieuse de malles. Les mots
« excédent de bagages », dont je ne comprenais pas
bien le sens et qui amenaient des réprimandes de
la part de ma tante et des récriminations du personnel
des gares, frappèrent mes oreilles jusqu’à notre
arrivée dans l’antique Byzance. Appelés par
l’Orient et craignant d’y arriver tard, alors que