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CHAPITRE VII


Octobre au bord du lac Léman. — La mort de mon père. — Protocole funéraire. — M. Dessus et la consolation. — Quand nous ont quittés ceux que nous aimions… — M. Caro et les « Carolines ». — Diplomates à table. — Grandeur et misère des réceptions. — Vivre et mourir.



Un jour vient où le malheur entre dans la maison. Nous étions de très petits enfants, heureux à Amphion, en octobre. Ce mois de cristal est le plus beau qui soit au bord du lac Léman. L’été finissant traîne ses caresses ensoleillées sur les prairies encore en fleur et qui soupirent de satisfaction. Les rayons plus vifs du matin amollissent l’onde en sa profondeur jusqu’à tenir oppressée et immobile la vive et preste truite. Les oiseaux, pris de vertige, tournoient sans discernement, dans une confusion bleuâtre, se trompent d’élément, pénètrent les vagues, d’où ils rejaillissent, si bien qu’on croit voir une hirondelle qui nage ou une ablette ailée. En ces matins d’octobre, l’absence de baigneurs rendait à la navigation industrieuse les bateliers tous enrôlés, en été, dans le service des sources ou du port mouve-