les coudes sur la table, ni ravissante, ni très jeune, mais bien à l’aise, la femme qui plaît, celle que les hommes entourent, se disputent, n’effarouchent jamais ; qui leur sait gré de leur caprice flatteur ; qui ne les blâmera pas de leur trahison ; qui, l’intrigue révolue, reste toujours leur amie. Non, la dame au bel œil qui scrute avec dextérité les visages, ne voudrait pas des hommages éphémères que reçoit la rieuse et obligeante gitane. Elle ne souhaite pas ce qui est facile et sans fierté.
Et voici que l’inspection est interrompue, la vive observatrice se meut légèrement sur sa chaise austère, s’incline à gauche, ses deux mains levées ont le geste de la danseuse qui tiendrait haut, avec une grâce mignarde, une couronne de fleurs champêtres, enrubannée. Que fait-elle ? Les doigts munis d’une cuillère, d’une fourchette d’argent suspendues au-dessus de l’énorme poularde truffée dont elle choisit, mentalement d’abord, la portion la plus séduisante, elle rêve, troublée, envahie par