assurées et charmantes. Il est loin, le temps où une femme, radieuse encore, au milieu du chemin de la vie, annonçant à ses amis les secours qu’elle comptait apporter à sa personne, s’écriait : « Il me faut choisir entre le ridicule et la vieillesse, je préfère le ridicule ! » Elle n’est pas ridicule de nos jours, la beauté résolue et persévérante.
L’homme vieux, lui, existe encore. Il est rare, mais on le rencontre parfois. Il a pris son parti du crâne lisse et brillant, bordé d’un sec volant de cheveux gris. Ses yeux ne lancent plus que courtement le disque pâle du regard. Le visage admet la couleur de brouillard et d’huile, les sillons creusés par les muscles affaiblis qui, trompeusement, donnent un air chagrin à la douceur sans amertume. Au restaurant, dans la rue, en wagon, il se résigne à son horizon rapproché : lecture du menu ; aliments formant sous sa vue une plate-bande dont les coloris, promesses de saveurs, l’intéressent, dirigent ses gestes restreints vers ce jardin nourricier ; journal déplié qui lui fait un