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visage. Je leur reproche ce dépouillement de la nuque, lieu secret, amoureux de l’ombre, modelé pour supporter le coquillage soyeux, rêche, sombre, doré, ou bien pour paraître effronté par l’élancement, jusqu’au sommet de la tête, de la parure vivante qui vient s’y abattre ou s’y épanouir.

Enfin, surtout, je leur demande compte du vide sur l’oreiller, de ces poétiques langueurs disparues, dont il fallait rendre grâce aux chevelures éparses, aussi touchantes que les bras abandonnés, que la respiration innocente du sommeil sans défense, que la romance fredonnée inconsciemment dans la solitude.

Tout le pathétique des paupières abaissées, du masque confus, riant, passionné, résidait dans l’enveloppement et le déploiement des cheveux sages ou turbulents, soie embaumée, mouvante tiédeur, emmêlement, faiblesse ! Car les hommes ne l’entendront plus, ce tendre cri de précaution et de reproche qui s’élevait, jadis, au début de l’amoureuse bataille, quand le long cheveu