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  LES JOURNÉES ROMAINES



L’éther pris de vertige et de fureur tournoie,
Un luisant diamant de tant d’azur s’extrait.
Virant, psalmodiant, le vent divise et ploie
La pointe faible des cyprès.

C’est en vain que les eaux écumeuses et blanches,
Captives tout en pleurs des lourds bassins romains,
S’élèvent bruyamment, s’ébattent et s’épanchent :
Neptune les tient dans sa main.

Je contemple la rage impuissante des ondes ;
Dans cette vague éparse en la jaune cité,
C’est vous qu’on voit jaillir, conductrice des mondes,
Amère et douce Aphrodite !

L’odeur de la chaleur, languissante et créole,
Stagne entre les maisons qui gonflent de soleil ;
Comme un coureur ailé le ciel bifurque et vole
Au bord tranchant des toits vermeils ;