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la douleur


Ô Douleur ! je comprends, arrêtez vos batailles :
Au travers de mes pleurs j’entrevois vos projets ;
Un chaud pressentiment m’éblouit et m’assaille ;
C’est dans ce feu que je plongeais !

Je sais, — moi qui vous tiens, vous respire, vous touche,
Moi qui vis contre vous et qui bois votre vin
Dans un dur gobelet collé contre ma bouche, —
Quel est votre dessein divin ;

Vous préparez la vie avec vos sombres armes,
Le corps que vous brisez rêve d’éternité,
Hélas ! les purs sanglots, les tremblements, les larmes
Aspirent à la volupté !