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MALGRÉ MES BRAS TENDUS…


Il est humiliant d’expirer…
V. Hugo.


Malgré mes bras tendus, malgré mon cœur tenace,
Vous entrez avant moi, compagnons de mes jours,
Dans l’attirante terre, exclusive et vorace,
Qui resserre sur vous ses humides contours.

Voilà donc l’avenir, c’est donc cela qui dure :
La tombe, le caveau, le cloître souterrain !
Et nous, vantant toujours la trompeuse Nature,
Avec les yeux ravis du pâtre et du marin
Nous bénissions le jour luisant, le soir serein ;
— Vous seule êtes fidèle, ô secrète ossature !

Autrefois, je voyais se dérouler le temps
Comme une route blanche entourant la montagne,
Et que gravit, dans l’ombre où l’aigle l’accompagne,
Une foule au cœur gai, aux espoirs exultants ;