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LES MANES DE NAPOLÉON


On voit un blanc jardin et des pelouses vertes.
Le jour d’été nous suit par les portes ouvertes,
Et visite avec nous le dôme nébuleux.
Le vitrage répand des flots de rayons bleus
Pareils à la lueur des campagnes d’Égypte.
Des étrangers, autour de la muette crypte,
Contemplent, le visage appuyé sur leurs mains,
Cette cendre d’un dieu resté chez les humains.
Lourd comme un noir canon d’où s’envole la poudre
On voit luire l’autel, couleur d’encre et de foudre,
Où l’on peut méditer, toucher, goûter l’honneur,
Vif comme l’onde, et chaud comme sous l’Équateur !
Pour un esprit qui songe un tel lieu doit suffire.

— Ô héros endormi dans le bloc de porphyre,
En vain, dans l’univers, nous recherchions vos pas :