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Il se forme au ciel un nuage ;
Regarde les bonds, les sursauts,
De quatre tout petits oiseaux,
Qui volent sur le ciel d’orage !

Un œillet tremble, secoué
D’un coup vif de petite trique,
Quand le lourd frelon électrique
À sa tige reste cloué.

Par la vapeur d’eau des rivières
Les prés verts semblent enlacés ;
Le soir vient, les bruits ont cessé ;
— Étranger, mon ami, mon frère,

Il n’est pas que la passion,
Que le désir et que l’ivresse,
La nature aussi te caresse
D’une paisible pression ;

Les rêves que ton cœur exhale
Te font gémir et défaillir ;
Éteins ces feux et viens cueillir
Le jasmin aux quatre pétales.