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SOIR SUR LA TERRASSE


Nous sommes seuls ; puisque tu m’aimes,
J’aurai peur si je vois tes yeux ;
Évitons la douceur suprême :
Ne restons pas silencieux.

La terrasse est comme un navire ;
Qu’il fait chaud sur la mer, ce soir !
On meurt de soif, et l’on respire
L’ombre noire du jardin noir.

Les aloès fleuris s’élancent.
Écarte de moi, si tu peux,
Tous ces parfums, tous ces silences,
Qui s’accumulent peu à peu ;