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LE JEUNE MORT



Tu meurs, ces mots sont brefs. Quelques mots pour nous dire
Ce qu’on ne peut pas concevoir !
Ta voix se tait, ton cou jamais plus ne respire.
Tu ne peux entendre ni voir.

Tu fus et tu n’es plus. Rien n’est si court au monde
Que ce pas vers l’immensité.
Le plus étroit fragment des légères secondes
T’a saisi et t’a rejeté.

En quel lieu s’accomplit ce suffocant mystère
Dont s’emparent l’air et le sol ?
Le souffle, quand le corps se mélange à la terre,
Monte-t-il vers les rossignols ?