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ASTRES QUI REGARDEZ…




Astres qui regardez les mondes où nous sommes,
Pure armée au repos dans la hauteur des cieux,
Campement éternel, léger, silencieux,
Que pensez-vous de voir s’anéantir les hommes ?
À n’être pas sublime aucun ne condescend ;
Comme un cri vers l’azur on voit jaillir leur sang
Qui, sur nos cœurs contrits, lentement se rabaisse.
— Morts sacrés, portez-nous un plausible secours !
Notre douleur n’est pas la sœur de votre ivresse ;
Vous mourez ! Concevez que c’est un poids trop lourd
Pour ceux qui, dans leur grave et brûlante tristesse,
Ont toujours confondu la vie avec l’amour…


Juin 1915.