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QUAND ENFIN VOTRE ESPRIT…



Quand enfin votre esprit devient distrait et vague,
Après l’immense amour dont vous m’entreteniez,
Mon ardeur se défait et sur vous vient régner
Comme l’écume sur la vague.

Le jour d’été s’éteint dans l’espace endormi ;
Vous parlez d’une voix que j’entends à demi ;
Étant heureux et doux, vous me croyez contente.
Vous ne pouvez savoir quel infini me tente,
Ni quels divins secrets j’échange avec le soir.
Ma fraternelle main sur votre front s’allonge,
Vous contemplez mes yeux comme un calme miroir,
Et nous sommes baignés d’un vaporeux mensonge,
Vous étant confiant et moi celle qui songe…