Page:Noailles - Les Forces éternelles, 1920.djvu/286

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.




MON ESPRIT ANXIEUX…




Mon esprit anxieux, qui n’est jamais distrait,
Vous palpe, ombre où plus rien de l’être ne subsiste,
Éternité d’avant, éternité d’après,
Double vertige autour de la vie ! Et j’existe !
Et mes yeux exercés aux célestes secrets
S’enchâssent dans la nuit comme un astre. Est-il vrai
Que l’on meurt, ayant tout aimé ! Que je mourrai
Sans qu’un dieu fraternel à ce moment m’assiste ?
Ô ma vie, accident somptueux, vain et triste…