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LE CHANT D’UN ÉCOSSAIS


Les cieux étoilés sont infiniment paisibles
Malgré leur turbulent et secret mouvement.
La nuit circule avec sa démarche invisible,
Un Écossais, au loin, chante en son campement.
Il élance un chant vif de ses pipeaux d’ébène,
Ce soldat que la guerre au vent ensanglanté
Mêle aux soldats de France, en cette nuit d’été…
— Nostalgique exilé des lacs et des bruyères,
Ô stoïque berger, ton chant plaintif et gris
Ainsi qu’un vol crispé de sauvages perdrix,
Ainsi que la fumée au toit de ta chaumière,
Insuffle au calme éther ton flegmatique orgueil.
Je vois naître ta ville où, dans les brumes, flambent,
Lorsque ton régiment court d’un pas de chevreuil,
La noblesse du rire et la fierté des jambes !