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LE PRINTEMPS ÉTERNEL



Un vent hardi, tout neuf, qu’on ne vit pas hier,
Est né du dernier froid de l’hiver qui décline,
Le soir plus clair s’attarde un peu sur la colline,
Il semble qu’on accorde activement dans l’air

Un orchestre secret qui s’essaye et qui vibre ;
On ne sait pas où sont tous ces musiciens
Qui soudain, sous le ciel plus étendu, plus libre,
Excitent le réveil des printemps anciens.

Le branchage est partout pointu, prêt à se fendre,
On sent l’effort naissant des bourgeons secs encor.
Il semble qu’on entende un vague son de cor,
Mais amolli, rêveur, qu’on peut à peine entendre.