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UNE GRECQUE AUX YEUX ALLONGÉS…


Les rêveries de nos aïeux,
Leurs souvenirs, leurs promenades
Nous hèlent. On est sous les cieux
D’éternels et penchants nomades !

— Ce sang nombreux, que j’ai reçu
De vous, poétiques grand’mères,
Et dont je souffre, avez-vous su,
Du moins, qu’il n’est pas éphémère ?

Pressentiez-vous qu’un jour ma voix,
Assemblant vos rires, vos plaintes,
Ferait de vos doux désarrois
Une flamme jamais éteinte ?

Aviez-vous prévu mon accueil ?
Je ne sais, mais vous seriez aises,
Belles ombres, dans vos cercueils,
De voir que la gloire française
Ajoute son sublime orgueil
À cette langoureuse braise
Que m’a léguée votre bel œil…