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CANICULE


Le blanc soleil du plein été.
De sa bouche au souffle argenté
Poursuit sur la torride allée
Des feuilles de rosiers brûlées.

L’air papillotant de chaleur
Semble arracher des étincelles
Aux lourds feuillages que harcèle
L’immense clarté sans couleur.

Les voix des oiseaux se sont tues,
L’espace semble agoniser ;
Mais voici qu’elle vient danser,
— Brusque sorcière inattendue, —
La pluie alerte, ample, pointue,
Sur tous les chemins harassés ;
Puis elle se meurt ; l’étendue
Disperse dans la paix du soir
Cette calme odeur d’arrosoirs…