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ACCUEIL AU SOLEIL
Puisque chaque matin tu viens chez moi, cher hôte,
Que nous pouvons rêver et vivre côte à côte,
Qu’autour de toi je peux jeter mes bras ouverts,
Je ne me plaindrai plus du blessant univers.
Ô soleil débordant, dieu clair, dieu véritable,
Assieds-toi sur ma chaise, approche de ma table
Où mon désir t’attend, où ton couvert est mis ;
Je n’ai pas d’autre espoir et pas d’autres amis.
Voici des fruits posés sur une assiette blanche ;
Ils sont à toi, prends-les ; que ta grâce se penche
Sur la prune au suc vert, sur le rose brugnon :
Bois-les, mords-les, ils sont ta part, cher compagnon.