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MATIN FREMISSANT



Les pétales du vent, balayeur de rosée.
Flottent en clapotant sur le naïf jardin.
Ah ! que je sois aussi la plante reposée
Que réjouit le rire onduleux du matin !

L’oiseau, fleur sans lien dont le pétale est aile,
S’élance avec un cri provocant et hardi,
Et revient, tout baigné de luisant paradis,
Répandre sur les bois de célestes nouvelles.

Des ruisseaux de soleil sont dans l’herbe épanchés,
Leur aveuglant éclat se déplace et vacille,
Et ces blancs diamants dont la lueur fourmille
Sont sveltes et tremblants comme un jet d’eau couché.