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MATIN DE MAI



Un lilas, tout fleuri, semble épais, rocailleux,
Comme un récif en corail bleu.

Le cri désordonné d’un oiseau déchiquette
La pulpe du ciel qui halette.

L’ombrage des sapins sur le chemin étend
La verte fraîcheur des étangs ;

Leurs délicats bourgeons, aigus comme des flèches,
Sont jaunes comme des flammèches.

Une abeille, volant dans un carré de ciel.
Tisse un morceau de toile en miel.