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POÉSIE DES SOIRS



Le soir, saison quotidienne,
Recouvre de son clair argent
L’azur, et reste là, songeant,
Jusqu’à ce que la nuit survienne.
— Le soir a le calme des lacs ;
La molle brise est un hamac
Où, satisfaite, se balance
La tranquille odeur du silence.
— Soudain, cris d’adieux, cris d’amour.
D’oiseaux qui virent et chancellent :
Tragique essaim ! Que quittent-elles
À la rêveuse fin du jour
Ces sanglotantes hirondelles ?
Et voici la nuit peu à peu ;
Les blancs pétunias sirupeux