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LE PAYSAGE EST CALME…
L’espace peinturé d’odeurs
Et capitonné de verdure !
Sur le divan pâmé du temps,
Le croissant de la lune froide
Jette sa lame, courbe et roide
Comme la dague d’un sultan.
— Je n’ignore rien, ô Nature,
De votre vague immensité,
Je subis la tendre torture
Qu’impose un vaporeux été,
Je sais qu’un invincible abîme
Enlace mes pieds et mon corps,
Et que j’avance vers le crime
Inconcevable de la mort.
— Ô belles choses naturelles !
Que par vous mon rêve a saigné !
Mais par mes chants, tout imprégnés
D’un élixir dont je chancelle,
J’enclave l’homme, dédaigné,
Au sein de la vie éternelle !