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ÉTRANGER QUI VIENDRAS…


Étranger qui viendras, lorsque je serai morte,
Contempler mon lac genevois,
Laisse que ma ferveur dès à présent t’exhorte
À bien aimer ce que je vois.

Du bout d’un blanc chemin bordé par des prairies
S’ouvre mon jardin odorant ;
Descends parmi les fleurs, visite, je te prie,
Le beau chalet de mes parents.

C’est là, dans le salon que de fraîches cretonnes
Rendent clair et gai comme l’eau,
Que j’écoutais le soir, auprès d’un feu d’automne.
Ma mère jouer du piano.