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LES DÉLICES ORIENTALES


Qu’il se dissolve, qu’il repose
Près du basilic, des anis,
Avec Hafiz et Féghâni
Dans le néant pétri de roses.

Que le nuage printanier
Lui verse une pluie abondante
Jusqu’à ce que de l’ombre ardente
Jaillisse un suave prunier.

Je souffre et demain sera pire.
Bonheur épuisant, oppressant,
Angoisse de l’âme et du sang…
Tuez-moi, pour que je respire !

Terre, tapis au beau dessin,
Accueillez cette âme enflammée.
– La plaine, pâle et parfumée.
Luit comme un sirop de raisin…