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LA NAISSANCE DU PRINTEMPS.
Un oiseau chante, l’air humide
Tressaille d’un fécond bonheur,
Un secret puissant et languide
Traine sa vapeur, sa moiteur.
Ah ! sur toute la douce Europe
Voici que s’éveille et s’étend
– Parfum d’ambre et d’héliotrope, –
Le romanesque du printemps !
Dans le dur branchage circule
La sève tendre aux tons d’azur ;
L’eau semble en fleur ; la renoncule
Scintille comme un ruisseau pur.
Les oiseaux jettent l’étincelle
De leur acide, frêle voix,
Partout monte, gonfle, ruisselle
Le parfum ingénu des bois.