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UN BOSQUET D’ORANGERS

L’orange ensoleillait de sa face luisante
Les matins de Claros et de l’Ile de Zante,
Et voici qu’aujourd’hui, bénissant le printemps,
Ce débordant parfum se répand et s’étend
Sur le globe qu’embrase un si nombreux arome !
La nue est une alcôve ardente, le fantôme
De Vénus chancelante est sur les vents pâmé,
Tout désire, tout aime et tout veut être aimé.
– Et comme la mer bleue a ses chaudes laitances
Qui la font langoureuse, inerte, molle et dense,
Les flots de l’air divin sont comblés, sont chargés
De l’amoureuse odeur des puissants orangers…