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LES TOURMENTS DE L’ÉTÉ


C’est l’été, je meurs, c’est l’été…
Un désir indéfinissable
Est sur l’univers arrêté.
Ah ! dans les plis légers du sable
Le tendre groupe projeté
D’un rosier blanc et d’un érable !
Le cœur languit de volupté ;
On croit qu’on sourit, mais on pleure.
Le désir est illimité…
– Ô belle heure d’été, belle heure
Brisée en deux par les parfums,
Plaintive, ardente, et qui demeure
Un arceau de miel rose et brun,
Que dois-je faire de l’ivresse
Qui m’exalte au delà de moi ?
Ô belle heure qui nous caresse
Par les fleurs du plus chaud des mois,
Entraine mon corps qui défaille