Page:Noailles - Les Éblouissements, 1907.djvu/55

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

LES TERRES CHAUDES


C’est un brûlant accablement,
L’espace, par chaude bouffée,
Descend sur la plaine étouffée,
Sur le taillis lourd et dormant.

Il semble que la nue ardente,
Que l’azur, que l’argent du’jour,
Tombent du poids d’un grand amour
Sur toute la terre odorante,

Sur la terre ivre de couleurs,
Où tendre, verte, soleilleuse,
La primevère, aimable, heureuse,
Luit comme une laitue en fleurs.

La lumière semble sortie
De son empire immense et haut
Pour se poser sur le plateau
Que fait la feuille de l’ortie,