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JOUR D’ÉTÉ


Le matin lumineux semble une chaude neige,
Et luit comme un dessin qu’une vitre protège.
Nulle ombre ne ternit ce calme long, égal ;
L’azur a l’éclat net et dur d’un minéral ;
La verdure est d’un vert trop doux, plus doux encore…
Chaque arbre est enroulé d’une liquide aurore ;
Un geai semble emporté vers la claire hauteur
Par la force et l’élan d’un battement de cœur.
Les fleurs, sur la pelouse où des agneaux vont paître,
Ont le robuste éclat d’une fête champêtre :
L’ombrage se déverse et fait de noirs étangs
Où l’insecte et l’oiseau se reposent, contents.
Douce diversité des feuilles et des lignes
Sous les ormes luisants où s’enroulent les vignes
On croit voir s’élancer, au son du tympanon,
Les nymphes et les beaux garçons d’Anacréon !…
– Ô tendre flamboiement, l’immense gratitude
Pour tant de paix, de joie heureuse, d’altitude,