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LE CONSEIL


Vous qui n’avez aimé que l’été qui vous blesse,
Les larmes et l’amour,
Comment avez-vous cru que la claire sagesse
Conseillerait vos jours ?

Vous ne fûtes jamais, sous l’arbre de science,
Que l’Ève aux cheveux longs,
Qui soupire et qui pleure et chante sa romance
Comme un beau violon.

Que vous importe, hélas, l’humaine connaissance,
L’effort et la raison,
Vous qui ne demandiez à l’univers immense
Que quelques pamoisons !

Vous qui n’avez voulu qu’être chaude et contente
Pendant les soirs de mai,
Et qui cherchiez parfois, au cœur de la nuit lente,
Quel astre vous aimait.