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ÉLOGE DE LA ROSE


Rose qui, dans le clair et naïf paradis
De Saint-François-d’Assise,
Seriez, sous le soleil tout ouvert de midi,
Près de sa droite assise !

Rose des soirs d’avril, rose des nuits de mai,
Roses de toute sorte,
Rêveuses sans repos qui ne dormez jamais
Tant votre odeur est forte,

Fleur des parcs écossais, des blancs cloîtres latins,
Des luisantes Açores,
Vous qui fûtes créée avant Ève, au matin
De la plus jeune aurore,

Rose pareille au ciel, au bonheur, au lac pur,
À toute douce chose,
Rose faite de miel, et faite d’un azur
Qui est rose, ma rose !…