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UN JARDIN AU PRINTEMPS
La pensée écartant son aile
Montre le pollen de son coeur ;
Un frelon, trop pesant pour elle,
Fait osciller la douce fleur.
Sous l’aubépine se repose
Un canard laqué, lourd, glouton,
Ses plumes sur sa patte rose
Ont la couleur du hanneton ;
La framboise et la bergamote
Parfument le gosier divin
De fleurs dont la guirlande flotte
Sur l’azur ailé du matin.
Un sapin gonfle son armure,
Son dôme immense et soucieux ;
Cher orgueilleux de la nature,
Comme vous rêvez dans les cieux.