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LA MALMAISON

 
Où le temps sommeille et soupire,
Où passe, le cœur languissant,
– Aigle morte perdant son sang,
Fantôme de ces verts asiles –
Une Impératrice des iles !…
– Ah ! ces charmilles de lauriers,
Où vous rôdiez, où vous erriez,
Où traînait votre rouge écharpe
Ô reine, ô joueuse de harpe !
Ah ! ces lauriers où vous veniez
Égarer vos pas dédaignés,
Lasse et plaintive Joséphine,
A l’heure où le jour qui décline
Frissonne comme un vert lézard.
– Ce laurier frôlé par hasard,
Laurier luisant, tendre, champêtre,
Qui rappelait à tout votre être
Le front couronné de César…