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LA PROMESSE


Vous qui n’avez pas vu les plus tendres juillets
Rayonner sur votre jeune âge,
Regardez dans mon cœur : des parterres d’œiilets
Fleurissent près d’un bleu rivage.

Embarquez-vous ce soir sur mes yeux de cristal,
Glissez au pays de mon âme,
Où les flots du désir triste et sentimental
Font une chanson qui se pâme.

Vous connaîtrez alors un beau plaisir, sucré
Comme les angéliques vertes,
Comme la rose en feu qui parfume le pré
De ses trente feuilles ouvertes,

Alors vous connaîtrez des instants doux et clairs
Comme des gouttes de miel rose,
Frais comme un paradis de sources, d’herbe et d’air,
Joyeux comme l’aurore éclose,