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LA DEMEURE EN JUILLET…


La demeure en juillet, pendant l’après-midi
À l’ombre des volets la chambre s’acclimate ;
Le silence est heureux, calme, doux, attiédi,
Pareil au lait qui dort dans une fraîche jatte,
La pendule de bois fait un bruit lent, hardi,
Semblable à quelque chat qui pousse avec sa patte
Les instants, dont l’un chante et l’autre est assourdi.
Le soleil va et vient dans l’ombre délicate,
Tout est tendre, paisible, encouragé, charmant,
On dirait que la joie auprès de nous habite
Pourtant l’on ne se sent aucun attachement…
Pourquoi n’est-ce jamais dans ces instants qu’on quitte
La vie, avec son grand espace de tourment ?