Page:Noailles - Le Visage émerveillé, 1904.djvu/83

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

8 août.

Je sais bien, je devrais réfléchir, méditer la nuit dans mon lit, prendre une sage résolution, m’inquiéter ; je ne peux pas penser. La joie tient éveillé ; mais quand je me tourmente, je m’endors…


Le crépuscule est doux, j’ouvre ma fenêtre. Dans une allée du jardin, trois oies blanches vont l’une devant l’autre, comme sur un vase de porcelaine danoise.

Aucune brise dehors ; quel silence ! Faiblesse des soirs d’été, délicieuse consomption de l’air…