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vieille, cela ne compte plus, cela n’a même plus de péché, on la dispense de conscience ; si elle s’accusait, on rirait, on lui dirait : « Ma sœur, regardez-vous, vous êtes pure, vous êtes pure comme un enfant ! »

Je ne veux pas être pure, Seigneur ; je ne suis pas pure, je sens tout le temps l’âme de mon corps et toutes les parois brûlantes de mon âme.

C’est cela le désir.

La nuit, même en dormant, j’ai un cœur amolli qui s’abandonne, j’ai les mains ouvertes.

Je suis étendue comme vous, Seigneur, sur votre croix.

Je suis une vallée étroite où un immense soupir est entré…