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d’avoir eu de la curiosité, de l’emportement ; c’est la même chose ; et je dis en mon âme, à Dieu : « Vous voyez… »

Ah ! comme je serais inquiète et troublée si j’avais, pour réfléchir, les longues soirées de l’hiver ! Mais l’été est une route d’or qui marche et nous entraîne ; c’est une voix hors d’elle qui crie : « Venez ! venez !… »

Voici le soleil sur mes mains. Ô soleil ! qui entrez dans les yeux des oiseaux, dans le cœur confit de la pervenche, dans les mille petites fenêtres du bonheur…

3 juillet.

Je sais que je suis jolie, que je suis jeune, je le sens. Je sens ma vie et ma