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— Ne soyez pas imprudente, ma sœur !

Ah ! toute ma vie descendait, comme des cheveux défaits, comme un ruisseau en pente droite…

J’étais loin de lui, mais quand il parlait, mon visage était en face de son visage.

Je suis heureuse, je me sens bien, je suis tranquille.

Ce que j’ai fait n’est pas mal.

2 juillet.

Hier, je ne pensais pas à lui, j’étais trop emplie de lui, je n’avais pas une place en moi pour penser. J’avais envie de rire, de faire des compotes avec la sœur Marthe, d’aider, si on voulait, à la lingerie. J’étais comme quand j’étais une petite fille.