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Elle est d’une laideur champêtre.

Elle a le visage un peu de travers, mince, sombre, sournois, et fait penser à ces oiseaux de l’arrière-saison qui sentent l’épine-vinette et le genièvre.

La sœur Catherine maigrit affreusement. Elle est très belle. Quand elle communie elle s’éteint, et, quand notre aumônier communie, elle se tient le cœur comme s’il allait se briser. Il semble qu’elle aide le prêtre, l’assiste, le secoure, lui dise : « Mon père, mon père, vous et moi aurons-nous la force, à nous deux du moins, de porter un tel bonheur ?… »

J’ai dit à la mère abbesse que le jeune homme occupait mon esprit, que malgré moi je revoyais sans cesse son visage ; je m’en suis confessée aussi.