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Hélas ! je n’ai pas suivi votre douleur. Comment étiez-vous quand vous êtes rentré dans votre chambre, quand vos bras pendaient le long de votre corps, quand vous vous êtes assis avec stupeur, car les hommes, n’est-ce-pas, sont étonnés de souffrir ?…

Mon chéri, cette sentimentalité dont la douceur fait mal, je ne puis l’écarter de moi, elle pèse sur mon cœur et m’étouffe, comme ces beaux chats chauds et fourrés qui s’endorment la nuit sur la poitrine des petits enfants.

Je revois mon enfance et ma vie, et c’est toujours vous. C’est vous, la colline où, quand j’étais petite, je jouais en automne, au milieu des brindilles de bois que le vent casse sur les branches, au